Île des Faisans

L’île des Faisans (isla de los Faisanes en espagnol), ou île de la Conférence (Konpantzia en basque), est une petite île de 6820 m2 située sur la Bidassoa, bien visible depuis le pont qui traverse la frontière à Béhobie.

C’est sur cette île que le 7 novembre 1659 a été signé le traité des Pyrénées par le cardinal Mazarin et Don Luis de Haro, qui représentaient les rois Louis XIV et Philippe IV.
Elle est inhabitée (sauf par les oiseaux !), et ne présente pas d’intérêt stratégique particulier. Mais comme aucun des deux ministres (Mazarin et Luis de Haro) ne voulait faire la concession d’aller négocier sur le territoire de l’autre, l’île fut choisie comme « terrain neutre ». Les détails pratiques furent difficiles à régler, avec la volonté que les lieux soient organisés de manière strictement symétrique et la stricte égalité des apparences, dans un cérémonial millimétré. On trouvera de très nombreux détails sur ces négociations et leurs préparatifs dans le livre Passages (Marie Bruneau et Bertrand Genier, éditions Cairn), cité dans l’onglet Documentation de ce site.
Aux seizième et dix-septième siècles, l’île est également le lieu de rencontre des délégués de Bayonne et du biltzar du Labourd et des représentants du Guipuscoa et de la Biscaye pour la signature des Traités de Bonne Correspondance, destinés à garantir la continuité de leurs relations économiques en dépit des guerres entre les deux pays
Un monument commémoratif de la signature du Traité des Pyrénées a été érigé sur l’île en 1861.

L’île a un statut de condominium, formalisé dans les articles 9 et 27 du traité de délimitation de Bayonne du 2 décembre 1856. Elle est administrée alternativement par la France et l’Espagne, avec un changement d’administration tous les six mois convention entre France et Espagne signée le 27 mars 1901, et mise en application par un décret signé par la président français Émile Loubet le 29 août 1902).
Son accès est interdit au public.

Enfin, concernant l’origine du nom, on trouve selon les sources différentes hypothèses.
L’une d’elles est évoquée par des représentants de l’association Agora-Txingudi : le terme « faisan » désignerait en gascon le gibier d’eau, et l’appellation « île des faisans » montrerait que ce lieu était un lieu de chasse.
Une autre hypothèse est évoquée sur le panneau de présentation de l’île côté Behobia : «  En la Isla de los Faisanes, nunca han habitado estas aves… Una de las teorias, sobre su nombre, cuenta que proviene de los « faisants » (campesinos que drenaban los juncales para cultivar en las orillas.. »