Redoute de la Baïonnette

La borne 9 se trouve au sommet du Mandale (573 m), au milieu des vestiges de la redoute de la Baïonnette.

« La redoute fut dite « de la Baïonnette » , à la suite d’un assaut à la baïonnette qui eut lieu le 24 juillet 1794. Elle couronne le point haut du Mendale (573 m) sur la borne frontière 9, à cheval sur les communes françaises d’Urrugne et Biriatou et la commune espagnole de Vera. Seul le fossé ouest est à Biriatou.
Lorsqu’on y accède depuis Ibardin, on passe devant de petites fortifications en pierre sèche d’un mètre de haut dominant le col de Batzarleku, avant-poste dit « Rocher des Milans ›, près d’un magnifique ensemble de cromlechs. La plateforme sommitale du Mendale, précédant les fossés de à redoute, était couverte d’abattis
. » (Revue Ibardin-Bidassoa, De la protohistoire à nos jours, Paul Badiola et Guy Lalanne, éditions Jakintza, page 67).

Dans cette même revue, page 157, Guy Lalanne cite le général F. Gaudeul :
« La redoute de la Baïonnette offre une vue à 360°, un panorama magnifique mer et montagne.
Son plan, de forme polygonale très irrégulière, épouse étroitement le relief du terrain afin de donner aux défenseurs les meilleures possibilités de tir et de flanquement. Ses fossés sont taillés dans la roche. Elle comporte un parapet d’une longueur totale de 350 mètres précèdé par un fossé d’une largeur moyenne de 7 m dont il domine le fond de 1,50 m à 2 m ; comme toutes les redoutes, le sommet du parapet est plus élevé que le bord extérieur du fossé. Les dimensions extrêmes de l’ouvrage sont de 127 m du sud au nord et de 107 m du sud-sud-Ouest au Nord-Nord-Est. Au centre de la redoute s’élève une butte de 3 à 5 m de haut, de forme tronconique, dont la partie supérieure peut s’inscrire dans un cercle de 20 m de diamètre; la circonférence de la base mesure 100 à 110 m
».

Toujours selon Guy Lalanne : « Le général Vandermaësen, tué en dégageant le pont de Vera en 1813, y fut inhumé provisoirement par ses troupes, puis son corps fut transporte au cimetière d’Ascain. »

La borne 9 comporte une croix, mais pas de R (Real ou Royal), contrairement à ses voisines. Selon Paul Badiola (Revue Ibardin-Bidassoa, De la protohistoire à nos jours, éditions Jakintza, page 68) :
« En 1793, les soldats de l’an II édifièrent une redoute en ce lieu. C’est alors que la borne R9 qui existait a dû être enlevée. Est-ce du fait de la marque royale qu’elle présentait ?
Elle fut probablement remplacée lors du deuxième abornement de 1858. Elle est ainsi la seule (avec la borne 13), en cette extrémité ouest des Pyrénées occidentales (jusqu’à la borne 32), à ne pas être du type 1787. Elle ne présente pas de « R » sur sa face sud, une croix grecque est gravée. Son sommet est biseauté.
»